Angers : dernier acte de la démolition de la barre de l’Europe
Mardi 9 juin 2020, il est 16h30 quand le premier coup de pelle donne le coup d’envoi de la démolition de la barre de l’Europe à Angers, quartier de Monplaisir. L’émotion est palpable parmi les habitants venus nombreux assister à l’événement. De par sa hauteur (10 étages) et sa centralité en cœur de quartier, cet immeuble était devenu emblématique pour de nombreux angevins. Construit en 1966, il vit aujourd’hui ses derniers jours. Christophe Béchu, Maire d’Angers, et Gonzague Noyelle, Directeur Général de Podeliha, accompagnés de Francis Guiteau, nouvel adjoint à la rénovation urbaine de la Ville d’Angers, et de Alima Tahiri, adjointe du quartier, n’auraient pas manqué la dernière étape de cette déconstruction symbolisant le renouveau de ce quartier.
Entamée en décembre 2019, la déconstruction de la barre de l’Europe se terminera en août 2020, une étape indispensable pour poursuivre les projets de restructuration de ce quartier inscrits au nouveau programme de renouvellement urbain (NPNRU). Les enjeux sont nombreux :
- Restructurer la centralité du quartier
- Désenclaver le quartier par la création d’axes de circulation avec notamment l’arrivée de la deuxième ligne du Tram
- Apporter un nouveau dynamisme par le réaménagement du campus éducatif
- Créer un mail vert piéton qui reliera le parc Hébert au jardin Galliéni.
Une déconstruction en phase avec la démarche RSE de Podeliha
« Déconstruire un bâtiment permet d’aborder le tri des déchets de façon plus respectueuse de l’environnement. Engagée dans une démarche RSE, Podeliha s’attache à la valorisation des déchets de tous ses chantiers quels qu’ils soient. Celui de la barre de l’Europe n’échappe pas à cette volonté » explique Gonzague Noyelle. Pendant toute la durée du chantier, Occamat, l’entreprise en charge de la déconstruction, a organisé le tri des matériaux au fur et à mesure de l’avancement des travaux afin de les recycler, les réutiliser et/ou les réemployer en les évacuant vers des filières agréées. « Ainsi, 30 tonnes de PVC (issues des fenêtres et volets) ont été récupérées et seront recyclées, 170 tonnes de DIB (Déchets Industriels Banals) seront traitées et valorisées. La ferraille partira en fonderie et les 8 730 tonnes de béton seront concassées hors site avant d’être transformées et réemployées pour de nouveaux matériaux de construction. C’est le principe de l’économie circulaire ! » précise François-Xavier Petit, responsable commercial d’Occamat.
Des acteurs impliqués et un investissement maîtrisé
Christophe Béchu a profité de ce temps pour saluer chaleureusement les habitants présents mais aussi tous les partenaires sans qui ce projet de rénovation urbaine n’aurait pas pu se concrétiser : l’Etat, le Département, la Région, Alter, les bailleurs sociaux. « Ce qui est remarquable, c’est le volontarisme dont a fait preuve l’ensemble des acteurs. Pour nous, ce projet était une évidence mais sur le plan financier, ce n’était pas simple ! » concède le Maire. Financés en partie par l’ANRU, les investissements représentent 400 millions d’euros auxquels s’ajoutent 100 millions d’euros financés par la Ville et Angers Loire Métropole pour les deux quartiers prioritaires d’Angers : Monplaisir et Belle-Beille. Notons que le coût de la démolition (travaux, relogements, pertes d’exploitation…) représente à lui seul plus de 2 millions d’euros dont 440 000 € financés sur fonds propres par Podeliha.
Le relogement des familles, une étape qui s’inscrit dans le cycle de l’opération de renouvellement urbain
Après s’être attardé sur les prochaines étapes de la rénovation urbaine, Christophe Béchu a remercié publiquement Podeliha de la prise en charge rapide du relogement des 62 familles. « Cette rapidité avec laquelle le relogement a été réalisé montre d’une part, le professionnalisme des équipes de Podeliha et d’autre part, une solidarité inter-bailleurs qui a fonctionné. Et cela nous incite à dire que les résidents ont su apprécier les solutions de relogement qui leur étaient proposées. » ajoute Christophe Béchu. Aujourd’hui, les chantiers ont repris et avancent. « On assiste à la partie visible de ce qui est déjà à l’œuvre dans le quartier depuis des mois » souligne le Maire, et Gonzague Noyelle de conclure : « Cet événement symbolise la reprise de nos chantiers après une période inédite de suspension d’activité. Mais, on pense surtout à toutes ces histoires qui se sont succédé dans cet immeuble depuis 1966. Quant aux familles relogées, elles sont satisfaites à 85 % de l’offre de relogement, un défi réussi pour les équipes que je tiens à remercier ! ».