Réemploi : la démarche Podeliha fait école
Podeliha a inscrit la durabilité des territoires dans sa raison d'être. Le réemploi des matériaux est l'une des solutions pour atteindre cette ambition. Pionnière en la matière, Podeliha a mené plusieurs expérimentations pour structurer cette filière d'économie circulaire. Cet article vous raconte l'une d'entre elles : la transformation de murs en béton en mobilier urbain par les étudiants de l'EEGP.
Quelques repères
Fidèle à sa démarche d’innovation et à son engagement de développer les filières d’économie circulaire, Podeliha fait partie du pôle territorial de coopération économique dédié au réemploi, baptisé Matémorphose.
Au sein de ce collectif, l’association Matière Grise a été missionnée en 2023 par Podeliha pour l’accompagner dans le développement d’une démarche de réemploi. Quatre de nos chantiers servent d’expérimentation : des résidences situées à Châteauneuf-sur-Sarthe, Jallais, Vihiers et la résidence La Picotère à Angers, qui accueille les matériaux réemployés dans le cadre de sa réhabilitation.
Du mur au mobilier urbain
À Châteauneuf-sur-Sarthe, la démolition de la résidence sert de gisement de matériaux, notamment les murs en béton qui trouvent une deuxième vie comme dalles de cheminement extérieur à la Picotière. Et même une troisième vie grâce au travail des étudiants de l’école supérieure d’arts appliqués et de design, l’EEGP, sous la houlette d’Elsa Dejan, chargée de mission réemploi à Matière Grise et enseignante en technique matériaux et conception à l’EEGP.
Podeliha a ouvert les portes du chantier de Châteauneuf-sur-Sarthe pour en faire une classe grandeur nature aux étudiants désigner en architecture d’intérieure de 2e année. « Les étudiants ont eu l’inspiration de transformer les murs en mobilier urbain. À partir de là, l’objectif était de les faire travailler sur des prototypes de bancs, de tables, de transat, etc., explique Elsa Dejan. Il s’agit de réaliser des concepts dont les entreprises peuvent ensuite s’emparer ».
Le réemploi comme projet pédagogique
Ce module d’enseignement mené à l’automne 2023 a permis de sensibiliser les étudiants aux enjeux du réemploi. Outre les murs en bétons, ils ont aussi réalisé un prototype d’accroche-vélos à partir de garde-corps issus du chantier de démolition. L’expérimentation a ensuite été présentée à l’entreprise qui mène le chantier. « Les étudiants ont travaillé en prenant en compte la contrainte environnementale. Ce travail pédagogique nous a permis d’aborder les notions d’énergie grise (ndlr : quantité d’énergie consommée lors du cycle de vie d’un matériau), de bilan carbone, de coût de production. C’était l’opportunité d’évoquer ces questions de manière différente, souligne-t-elle. Certains ont adhéré à la démarche et intègrent le réemploi dans leur projet de fin d’étude. Ils prennent en considération cette approche vertueuse. »
D’une manière générale, les étudiants auront désormais connaissance de cette filière en devenir lors de leur arrivée sur le marché du travail. Fidèle à sa volonté d’innover, d’expérimenter et d’être moteur du réemploi en Pays de la Loire, Podeliha a souhaité prolonger l’expérience et valoriser les travaux des étudiants. L’entreprise sociale de l’habitat organisera un jury pour désigner le prototype lauréat. Une reconnaissance du travail effectué par les étudiants.
Le réemploi grandeur nature
Ce projet mené avec l’EEGP est l’un des volets de la démarche réemploi de Podeliha. L’opérateur global de l’immobilier mène actuellement un projet de grande ampleur. L’idée ? Tirer profit de chantiers de déconstruction dans un rayon de 50 km autour d’Angers pour alimenter la production d’un programme de 25 logements sociaux collectifs. Celui-ci sera réalisé en intégrant 50% de réemploi dans toutes ses dimensions (50% de matériaux de réemploi dans le poids total du bâtiment, 50% de réemploi dans le coût carbone et 50% dans le coût de construction). Ce sera le sujet d’un prochain article sur le réemploi.
